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Guide estival

15 balades avec baignade autour des îles en Suisse

Si la Suisse n’a pas de mer, elle a par contre une myriade d’îles! Entre lacs et rivières, les services topographiques en ont répertorié près de 2000. Nous vous proposons de partir à la découverte de 15 d’entre elles qui s’unissent pour faire rimer marche et baignade avec beauté durant cet été.

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Guide balades et baignades autour des îles en Suisse

En Suisse, on n’a pas la mer, mais on a des îles! En un heureux mariage conjuguant marche et trempette, notre sélection de bons plans nature pour rafraîchir votre été.

Andre Meier/Switzerland Tourism

Notre sélection pour les cantons suivants:

Canton des Grisons
 

1. Une petite Bora-Bora au cœur du Rhin supérieur 
Elle est certainement la plus étonnante de toutes, l’Isla, cette petite perle plantée de sapins, juste au centre de l’incroyable Lag la Cauma – «repos de midi» en romanche – et ses eaux qui oscillent entre l’émeraude et le turquoise. Un véritable bijou situé légèrement en contrebas de la station de Flims, dans le Rhin supérieur des Grisons, qui, toutes proportions gardées, n’a rien à envier à Bora-Bora. Pour gagner ce petit paradis, rien de tel que la marche à travers la forêt de Conn. Depuis le camping de Flims Waldhaus, en passant par le Sportzentrum Prau la Selva, un très beau chemin conduit d’abord jusqu’au Lag Prau Tuleritg, puis jusqu’à notre île et son lac. On a beau être à 1000 mètres d’altitude, en été, la température de l’eau ne descend presque jamais au-dessous des 20°C, le lac étant alimenté par des eaux souterraines. On comprend dès lors mieux que, depuis près de deux siècles maintenant, les baigneurs y affluent. Pour la conquête de l’île, c’est 200 mètres de nage, le pédalo ou la barque. A vous de voir.

Infos pratiques:
Balade au départ du camping de Flims Waldhaus, à moins de 10 minutes de bus de la poste (www.postauto.ch) de Flims station, à 35 minutes en bus de Coire, jusqu’au Lag la Cauma. Randonnée à travers la forêt depuis le Sportzentrum Prau la Selva, via le Lag Prau Tuleritg, de moins de 1 h 30 pour l’aller-retour, tour du Lag la Cauma compris. Lieu de baignade idéal.
>> Plus d'informations sur: www.caumasee.ch

L’Isla, au centre du Lag la Cauma

L’Isla, au centre du Lag la Cauma, à 1000 mètres d’altitude, une perle située en contre-bas de la station de Flims, dans le Rhin supérieur du canton des Grisons.

ImageBroker/Alamy Stock Photos

Canton du Jura
 

2. Le charme insulaire de Saint-Ursanne la médiévale 
Quand on prononce son nom, on pense d’abord à son calme, à sa bienveillance. A tort peut-être, car l’étymologie du Doubs oscille entre la rivière qui doute, au cours incertain et la rivière noire, profonde. Ce qui est certain, c’est que peu avant la cité si chère à l’ermite irlandais Ursan, comme s’il voulait soudain ralentir sa course, le cours d’eau franco-suisse fait un coude à 180 degrés. Si la rivière est difficile d’accès sur de larges tronçons de cette boucle, en amont de la cité médiévale, juste après l’écluse de Moulin-Grillon, elle est tout à fait hospitalière. Sur la rive gauche, on peut même parler à cet endroit de véritable plage ouvrant sur deux petites îles de gravier plantées de saules. Un lieu de baignade très prisé, et pour cause. Pour le rejoindre, au départ de la gare de Saint-Ursanne, vous descendez à pied, en direction de la petite ville médiévale, pour rallier la collégiale et le cloître adjacent. Vous traversez ensuite le Doubs par le pont Saint-Jean et revenez en rive gauche jusqu’à la plage. Le retour peut se faire par le même chemin, en prenant bien sûr le temps d’explorer celle qu’on appelle la perle du Jura.

Infos pratiques: 
Balade au départ de la gare de Saint-Ursanne, à 15 minutes en train de la gare de Delémont, jusqu’à la plage de Saint-Ursanne et les petites îles qui lui font face. Comptez 1 h 15 de marche pour l’aller-retour, visite détaillée de la cité médiévale non comprise.
>> Plus d'informations sur: closdudoubs.chwww.j3l.chwww.suissemobile.ch

3. Presque une île au cœur des Franches-Montagnes

Perdu au milieu de la circonvolution des roseaux qui le bordent, vous diriez plus d’une fois qu’une petite île émerge soudain. Ce n’est pourtant qu’illusion. Elle a au mieux le caractère de presqu’île, cette langue couverte de sapins qui s’avance majestueusement dans l’étang de la Gruère. Un plan d’eau d’anthologie, créé au XVIIe siècle grâce à une digue afin d’alimenter un moulin à céréales. Un étang et les 100 hectares qui l’entourent classés réserve naturelle depuis plus de quarante ans maintenant. Une façon d’atténuer quelque peu la pression qui pèse sur la zone constituée notamment d’une tourbière vieille de plus de 12 000 ans. Si le site est protégé, il n’est pas interdit d’accès. Avec tout le respect qu’on doit à un pareil «sanctuaire», on peut s’y baigner, y pique-niquer et en faire le tour en suivant scrupuleusement le sentier indiqué. Je vous propose d’ailleurs de venir découvrir l’étang de la Gruère à pied, par une très belle promenade à travers sapins et pâturages, au départ des Cerlatez, à moins de dix minutes en bus de la gare de Saignelégier, capitale des Franches-Montagnes.

Infos pratiques:
Balade au départ du Centre nature Les Cerlatez, à moins de 10 minutes en bus de la gare de Saignelégier (www.les-cj.ch), jusqu’à l’étang de la Gruère. Il faut compter 1 h 30 de marche pour faire l’aller-retour, tour de l’étang compris. Baignade et pique-nique autorisés en respectant les lieux.
>> Plus d'informations sur: www.j3l.ch

L’étang de la Gruère et sa presqu’île

L’étang de la Gruère et sa presqu’île, au cœur d’une réserve naturelle de plus de 100 hectares.

Martin Rütschi/Keystone

Canton du Valais


4. Sur l’île des myrtilles avec le Grand Combin pour voisin 
Lové entre le Catogne, la Breya et les Clochers d’Arpette, le marais de Champex s’est, sous l’effet d’un barrage morainique, transformé au fil du temps en un délicieux lac alpestre. Un plan d’eau peu profond dans lequel, par une belle journée d’été, se reflète le Grand Combin et ses 4300 mètres d’altitude. Un site d’exception situé sur la voie qui mène au Grand-Saint-Bernard, à quarante-cinq minutes en transports publics de la gare de Martigny: Champex-Lac, sur les hauts d’Orsières, qui attire les connaisseurs depuis plus de cent cinquante ans déjà. Si le marais qui le précède et le petit chapelet d’îles couvertes de myrtilles dans lequel il s’avance sont en zone dûment protégée, on peut sans difficulté en faire le tour par un petit sentier et accéder à la charmante plage qui fait face au village. Avant ou après la baignade dans une eau plutôt bien fraîche, on peut grimper jusqu’au Relais d’Arpette en suivant le sentier du bisse. Au retour vers le village, on ne manquera pas de faire un petit crochet par le Jardin botanique alpin et ses 4000 espèces de plantes, créé en 1925 déjà par un riche industriel vaudois.

Infos pratiques:
Balade de moins de 2 heures au départ de Champex le Signal, à 45 minutes en transports publics de la gare de Martigny (www.regionalps.ch), jusqu’au Relais d’Arpette et retour, via le Jardin botanique alpin. Baignade à la plage de Champex-Lac.

5. Les pieds dans l’eau à travers les îles d’un Rhône totalement libre 
Longtemps menacée par une triple exploitation, industrielle, touristique et militaire, la conservation des rives du Rhône à la hauteur du bois de Finges, aux portes de Sierre, tient du prodige. Et pourtant le miracle s’est produit. Depuis dix ans maintenant, cette zone d’exception et les 27 000 hectares qui l’entourent constituent un parc naturel régional dûment protégé par la Confédération. Au-delà de la pinède, l’une des plus grandes d’Europe, je vous propose une randonnée le long des 7 kilomètres de l’unique portion où le Rhône n’a pas été corseté. Un dédale de bras, d’îles, de forêts alluviales, de buissons où plantes méditerranéennes, orientales et alpines s’entremêlent. Au départ de la gare de Loèche, le chemin s’engage dans les bas du cône d’alluvions de l’Illgraben pour gagner la forêt durant une bonne heure de marche jusqu’aux fermes de Finges. De là, le sentier part d’abord sur la droite pour longer ensuite les rives du Rhône sauvage, ses bancs de gravier, ses îles mouvantes et sa magie. Le temps de tremper ses pieds dans l’eau glacée du fleuve et c’est le retour possible vers Loèche, via le monument de la bataille de Finges. 

Infos pratiques:
Balade à plat ou presque, de plus de 2 h 30 de marche au départ de la gare de Loèche (www.cff.ch) et retour, à travers le bas de l’Illgraben, le bois de Finges et les rives et îles du Rhône sauvage où tremper ses pieds n’est pas interdit.


Canton de Vaud
 

6. Quarante mètres carrés de bonheur perdu au milieu du Léman avec un seul platane pour témoin 
Dans l’ouvrage «Iles de Suisse, rêve ou réalité», il est écrit très justement que si ce petit coin de terre ne portait pas un arbre imposant, le regard glissant à la surface de l’eau pourrait le confondre avec une ombre ou un tronc d’arbre à la dérive. Mais voilà, seul témoin de cet îlot naturel situé à 500 mètres de l’embouchure du Rhône au large de Villeneuve, le platane planté en 1851 déjà constitue l’île de Peilz à lui tout seul. Blanc dès la chute des feuilles par le truchement du guano des cormorans qui y font halte, il est d’un vert profond dès la belle saison. Pour profiter de son ombre, il faut soit être un très bon nageur (on est à un bon kilomètre de la rive depuis Villeneuve Plage), soit s’y rendre en paddle ou en kayak (les pédalos y sont interdits d’accès). Les moins téméraires se contenteront de contempler de loin cette île mystérieuse qui inspira Lord Byron et son prisonnier de Chillon, en randonnant à travers la très belle réserve des Grangettes voisine, reliquat des marais qui recouvraient encore la plaine il y a 150 ans.

Infos pratiques: 
Balade de 2 petites heures de marche au départ de la gare de Villeneuve et retour en bordure de lac, à travers la réserve Pro Natura des Grangettes. Baignade possible à Villeneuve Plage qui fait face à l’île de Peilz. Location de kayak ou de paddle auprès de Nautic Loisir au port de l’Ouchettaz.

7. La plus vaudoise des îles du Léman à la gloire d’un intime du tsar 
C’est un natif de Rolle, Frédéric-César de La Harpe, qui, douze ans durant, de 1783 à 1795, fut le précepteur des deux petits-fils de Catherine II de Russie, Alexandre 1er, futur tsar, et son frère Constantin. Une proximité qui aura été déterminante à plus d’une occasion dans l’émancipation du canton de Vaud du joug bernois. C’est donc le plus naturellement du monde que l’île érigée en 1835 par les commerçants de Rolle pour protéger leur port des vagues a été baptisée du nom de l’éminent diplomate vaudois quelques mois après sa mort, en 1838. Depuis, cette terre immergée de plus de 2300 m2 pour 110 mètres de long et 30 mètres de large – ce qui en fait la plus grande île du Léman – fait le bonheur des baigneurs. On est à 80 mètres de la rive. Et ceux qui rêvent de se mettre à l’ombre de ses arbres centenaires à pied sec peuvent opter pour le pédalo ou la barque. On peut aussi se contenter de contempler l’île du rivage en suivant la Via Jacobi jusqu’à la Gillière et retour par les hauts de Rolle.

Infos pratiques:
Balade de moins de 2 heures de marche aller-retour, au départ de la gare de Rolle en passant par la rive du lac, avec halte possible pour une baignade jusqu’à l’île de La Harpe. Suivre la Via Jacobi, étape Rolle-Coppet, jusqu’à la Gillière puis retour via la Combe et le Rosey.
>> Plus d'informations sur Rolle et ses balades: www.rolle.chwww.suissemobile.ch

la plus grande île du lac Léman, se situant près de Rolle

Au large de Rolle, la plus grande île du Léman ne fait pourtant que 110 mètres de long pour 30 mètres de large.

Sigfredo Haro/La Côte

Canton de Genève


8. Un haut-fond fortifié à la gloire du philosophe genevois des Lumières 
Ce n’est à l’origine qu’un haut-fond qui affleure juste à l’endroit où, sortant du lac, le Rhône se reforme. Pour mieux contrôler la rade, point faible de la défense genevoise, on y construit, milieu du XVIe siècle, un bastion fortifié muni d’artillerie qu’on baptise l’île aux Barques. Trois siècles plus tard, chargé de l’urbanisme de la ville, l’ingénieur Guillaume Henri Dufour lui adjoint une passerelle et la transforme en lieu de promenade. Les admirateurs de Jean-Jacques Rousseau font pression afin que l’îlot soit dédié au philosophe des Lumières. Une façon de réconcilier l’auteur du «Contrat social» avec sa ville natale qui, des décennies durant, l’aura tenu à l’écart. Elle est aujourd’hui un petit espace de verdure au milieu des eaux, un point de fraîcheur au cœur de l’été. Et pour la garder, cette fraîcheur, rien de tel qu’une petite baignade à moins d’un quart d’heure à pied de cette île singulière, aux Bains des Pâquis. Des installations accessibles toute l’année d’ailleurs. Si vous avez l’humeur randonneuse, en suivant les quais, vous pouvez remonter la Via Jacobi jusqu’au château de Penthes, pour revenir ensuite sur vos pas.

Infos pratiques:
Balade de moins de 2 heures de marche, des Bains des Pâquis (www.bains-des-paquis.ch) jusqu’au château de Penthes et retour, le long de la Via Jacobi. Baignade au préalable après un passage à l’île Rousseau.
>> Plus d'informations sur www.geneve.ch

9. D’un petit point d’eau à un autre, au fil de l’Allondon 
A son départ dans le massif du Jura français, l’Allondon, «eau vive» en patois local, porte tout particulièrement bien son nom. Car c’est un torrent impétueux qui sort des entrailles de la terre. Une rivière qui s’assagit pourtant singulièrement en terre genevoise avant de terminer sa course dans le Rhône. Elle forme alors une vaste zone alluviale, qui serpente entre les bancs de gravier en un doux vallon boisé. Le cours d’eau se ramifie même en de minuscules îlots qu’on peut rejoindre depuis les berges ombragées. Autant de petits points d’eau propices aux bains de pieds pour les plus frileux et à de véritables baignades toniques pour les plus téméraires. A noter que l’Allondon est par ailleurs très prisée des orpailleurs amateurs qui se prennent à rêver aux glorieux chercheurs d’or qui, dès le XVIe siècle, ont fouillé ses sables. On peut explorer ce biotope protégé dès Russin, en remontant son cours en direction de Dardagny. En contrebas d’Essertines, on continue de longer l’Allondon jusqu’à l’arrêt de bus de la chapelle de Malval. Pour le retour vers Russin, vous pouvez opter pour les rives de l’Allondon via les Baillets et la Chaumaz.

Infos pratiques:
Balade au départ de Russin, à moins de 20 minutes en train de la gare de Genève, en direction de Dardagny puis Essertines le long de l’Allondon. Compter 2 bonnes heures de marche pour l’aller-retour. Baignade possible au fil des îlots depuis les berges ombragées.
>> Plus d'informations sur www.pronatura-ge.ch


Canton de Fribourg
 

10. La cité médiévale devenue île avec l’apparition du lac de la Gruyère 
Mis en eau en 1948 à l’issue d’une votation épique, le lac de la Gruyère a transformé en profondeur le paysage de cette terre fribourgeoise. En entravant les eaux de la Sarine par un barrage, on a englouti pas moins de 10 km2 de terre, contraignant plus d’une centaine d’habitants de quitter leur maison. Mais on a aussi fait naître une île, celle d’Ogoz. Plus concrètement, on a offert un écrin aquatique aux derniers vestiges du site médiéval de Pont-en-Ogoz du XIIIe siècle, ses deux tours et sa chapelle émergeant désormais depuis 75 ans des eaux du lac. Pour gagner son rivage, il faut être un nageur tout particulièrement endurant. Mieux vaut opter pour le canoë ou le paddle pour parcourir le kilomètre qui la sépare du bord. On peut tout aussi bien se contenter de rêver à la vie qui prévalait dans le bourg médiéval depuis les plages herbeuses de Pont-en-Ogoz. Une baignade revigorante qu’on peut précéder d’une belle randonnée depuis Rossens à travers de très belles forêts de feuillus et d’épineux qui bordent le plan d’eau avec, dans les sous-bois, de magnifiques coups d’œil sur le lac.

Infos pratiques:
Balade de moins de 3 heures de marche, aller-retour, faite de petites descentes et montées, au départ de Rossens, à 30 minutes en bus de la gare de Fribourg, jusqu’à Pont-en-Ogoz, un hameau qui fait face à l’île d’Ogoz, lieu de baignade idéal où l’on peut louer canoës et paddles (www.canoës-gruyère.ch).

île d'Ogoz

Ile d’Ogoz: ce site médiéval du XIIIe siècle est devenu une île il y a 75 ans avec la création du lac de la Gruyère.

Facebook/aventure-gruyere.ch

11. A portée de filet des agriculteurs-éleveurs de l’âge du bronze sur les rives du lac de Morat 
Elle a beau ne faire que 71 m2, on l’appelle pourtant la Grande Ile, ce banc de terre planté d’arbres et entouré de roseaux, situé à une centaine de mètres de la rive nord du lac de Morat à la hauteur, faut-il le préciser, du château fribourgeois du village de Guévaux. Car, au XIVe siècle déjà, le hameau fut divisé entre terres vaudoises et fribourgeoises, et c’est toujours à ce point exact que se situe la ligne de partage du lac de Morat entre les deux cantons. On peut gagner notre île à la nage depuis la petite plage de Guévaux, sympathique lieu de baignade situé à trente minutes en transports publics (train et bus) de la gare de Morat. Côté randonnée, à cinq minutes de là, on peut partir à la découverte de la réserve naturelle des Chenevières de Guévaux, biotope humide riche en orchidées dont la renaturation a mis au jour un des rares établissements littoraux du lac datant de l’âge du bronze ancien. Autre possibilité, depuis le village de Môtier, faire une portion du chemin du lac de Morat jusqu’à la gare de Sugiez à travers le vignoble du Mont-Vully. 

Infos pratiques: 
Balade de moins de 1 heure de marche depuis la plage de Guévaux à travers la réserve naturelle des Chenevières de Guévaux, à 30 minutes en transports publics de Morat. Ou randonnée de 1 heure à travers le vignoble du Mont-Vully, de Môtier à la gare de Sugiez.
>> Plus d'informations sur Fribourg et ses balades: www.fribourgregion.chwww.j3l.chwww.suissemobile.ch


Canton de Neuchâtel


12. Au paradis des sternes pierregarins né de la construction de l’autoroute 
Elles sont apparues il y a bientôt vingt ans, lors de la construction de l’A5 qui relie Yverdon au Landeron, les îles de Vaumarcus à la frontière entre Neuchâtel et Vaud. Afin de protéger la grève du lac, on les a créées de toutes pièces avec les matériaux retirés de la construction de l’autoroute. Des îlots qui ont rapidement été colonisés par les sternes pierregarins, ces gracieuses hirondelles de mer au bec rouge caractéristique. Dès avril, au retour du golfe de Guinée, elles s’y installent pour nidifier. Pour ne pas les déranger, on se contentera d’admirer leur longue queue échancrée depuis la rive en préférant la baignade à la petite plage en graviers de Vaumarcus, située à moins de 500 mètres des îles si chères aux sternes. Je vous propose d’entamer la randonnée qui y conduit au départ de la gare de Concise, encore en terre vaudoise. Une marche facile le long du littoral jusqu’à l’ancienne baronnie du XIVe siècle et son château. Au passage, on peut faire halte chez les frères Alcala, les maîtres absolus du jambon pata negra.

Infos pratiques:
Balade au départ de la gare de Concise, à moins de 30 minutes en bus de la gare d’Yverdon, jusqu’à la gare de Vaumarcus. Moins de 1 h 30 de marche facile le long du littoral. Baignade à la petite plage de Vaumarcus, à deux pas du port. Arrêt à la hauteur des îlots de Vaumarcus pour y observer les oiseaux (www.birdlife.ch).
>> Plus d'informations sur www.j3l.ch 

13. Les mille îlots changeants de l’Orose d’autrefois 
Son nom a changé à travers les siècles, mais pas son cours. Au Moyen Age, on l’appelle l’Orose, puis elle se transforme en Arosa, mue en Reuse, pour finalement devenir l’Areuse. Une rivière singulière alimentée par le lac des Taillères qui sort de terre à Saint-Sulpice, dans le Val-de-Travers, pour finir par se jeter dans le lac de Neuchâtel entre Boudry et Cortaillod. Des flots souvent impétueux qui approvisionnent en eau potable à la fois les villes de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel. Descendre son cours depuis Champ-du-Moulin jusqu’à Boudry par une chaude journée d’été constitue un véritable ravissement. C’est que, tout au long des gorges qu’elle a creusées au cours des siècles, on y croise mille îlots changeants, un minuscule rocher émergeant parfois, de simples langues de gravier souvent. Quand le débit de l’Areuse se fait plus doux, on peut sans peine s’y baigner. Il suffit de débusquer un des nombreux petits bassins accessibles depuis la rive qui jalonnent le parcours. L’eau y est fraîche, certes, mais tellement revigorante! 

Infos pratiques: 
Balade au départ de la gare de Champdu-Moulin, à 15 minutes en train de la gare de Neuchâtel jusqu’à Boudry (www.transn.ch). A choix, la gare de Boudry sur les hauts du village ou Boudry Littorail en contrebas. Deux heures de marche le long des gorges de l’Areuse, cheminement à saute-moutons d’une rive à l’autre, avec halte pour se baigner ou simplement pique-niquer.


Canton de Berne


14. Là où les moines d’Interlaken élevaient peut-être leurs escargots 
Si le lac de Brienz oscille entre le vert et le bleu, c’est aux sédiments venus des glaciers qui l’entourent qu’il le doit. Des particules d’une extrême finesse qui, en s’écoulant avec lenteur, lui confèrent cette incomparable couleur turquoise. Une qualité qui, des siècles avant le développement du tourisme dans la région, n’avait visiblement pas échappé aux moines du couvent d’Interlaken voisin. Propriétaires d’une partie des terres du charmant bourg d’Iseltwald, sur la rive gauche du lac, ils auraient investi la petite île qui lui fait face pour y élever leurs escargots. Légende ou pas, l’îlot a gardé son nom délicieux de Schnäggeninseli, littéralement «île aux escargots». Une minuscule terre immergée de 120 mètres de long pour 40 mètres de large, située à 250 mètres de la rive que l’on peut rallier en barque depuis la plage d’Iseltwald. Une zone particulièrement propice à la baignade. De là, on peut prolonger la féerie en remontant à pied la rive du lac jusqu’au débarcadère du Grand Hôtel de Giessbach, d’où on peut rejoindre Brienz en bateau.

Infos pratiques: 
Balade de moins de 2 heures de marche au départ de la plage d’Iseltwald, lieu de baignade à 25 minutes en bus de la gare d’Interlaken, jusqu’au débarcadère du Grand Hôtel de Giessbach, le long de la rive du lac. De là, en 10 minutes, le bateau vous conduit jusqu’à Brienz (www.bls-schiff.ch). Pour les locations de barque à Iseltwald: www.abegglen-werft.ch

15. De Jean-Jacques à Pascal, sur le dos de la baleine assoupie 
Il est vrai qu’elle ressemble un peu à une baleine assoupie, l’île Saint-Pierre, ce phare du lac de Bienne, devenue presqu’île lors de la première correction des eaux du Jura en 1878. Cette langue de terre sur laquelle, à mille lieues des rêveries de son illustre prédécesseur Jean-Jacques Rousseau qui y trouva refuge, Pascal Couchepin, alors conseiller fédéral, emmena au pas de charge, dix ans durant, la presse parlementaire pour parler de ses projets. Plutôt que la marche forcée, optez pour le pas de sénateur, au départ d’Erlach, pour parcourir les 4 kilomètres du chemin des Païens qui, à travers une très belle roselière, va vous conduire jusqu’à l’ancien cloître clunisien devenu auberge. A mi-chemin, vous passerez par l’île aux Lapins; avec un peu de chance, vous y apercevrez quelques oreilles. Une fois au cœur de l’île, vous aurez tout loisir de partir à la recherche des petites plages de sable bien cachées sous les arbres, idéales pour la baignade et le pique-nique.

Infos pratiques: 
Balade au départ d’Erlach/Cerlier, à 25 minutes en transports publics (train et bus) de la gare de Neuchâtel, jusqu’au cœur de l’île, 2 h 30 de marche facile pour l’aller-retour avec tour complet de l’îlot à la recherche de la plage idéale pour votre baignade. Possibilité aussi de regagner la rive du lac en bateau. Au cloître-hôtel-restaurant, ne manquez pas de visiter la chambre de Rousseau.

île Saint-Pierre

L’île Saint-Pierre, cette langue de terre arrimée au lac de Bienne, parsemée de petites plages de sable à découvrir.

Cathy Gerber/j3l.ch
Par Jean de Preux publié le 15 juillet 2023 - 09:11