Vaud
1. Aux confins de Bourg-en-Lavaux, à califourchon sur un cube médiéval
A-t-il été bâti par volonté de la fameuse reine Berthe et ses grands pieds légendaires afin de prévenir d’hypothétiques invasions sarrasines au IXe siècle déjà ou est-il l’œuvre plus tardive des évêques de Lausanne? Une chose est sûre, le cube médiéval que constitue la tour de Gourze, sur les hauteurs de Bourg-en-Lavaux, est, avec ses 937 mètres d’altitude, souvent juste au-dessus de la purée de pois qui peut s’installer sur le bassin lémanique. En faisant le tour de sa plateforme, qu’on rejoint par un escalier intérieur, on embrasse à la fois le Jorat, les Préalpes autant fribourgeoises que vaudoises et les débuts du massif du Chablais.
Tous les chemins ou presque mènent certes au Mont de Gourze. Je vous propose pour ma part de l’aborder par le nord, au départ de Savigny, à vingt-cinq minutes en transports publics de la gare de Lausanne. Deux heures et demie de marche entre Jorat et Lavaux, via Gourze, Riex et Cully. Une balade à travers champs, prairies, forêts, pour finir par retrouver le vignoble. Avec, si le cœur vous en dit, mais aussi la place tant le lieu est fréquenté (mieux vaut réserver), la possibilité de faire halte pour une fondue d’anthologie au restaurant situé au pied de la tour. Tout ragaillardi, vous pourrez alors affronter le brouillard qui vous attend en contrebas.
Infos pratiques:
Balade au départ de Savigny à 25 min en transports publics de la gare de Lausanne. 2h30 de marche via la tour de Gourze, puis descente sur Riex et Cully. Café-restaurant de la tour de Gourze ouvert de mardi à dimanche, 021 781 14 74.
2. Au bord de la table du Jura vaudois entre deux énormes ballons
N’en déplaise aux vignerons-encaveurs valaisans, la Dôle n’est pas qu’un vin issu du mariage entre pinot noir et gamay. En terre du Jura, qu’il soit vaudois ou français, la Dôle, c’est d’abord ce sommet calcaire tout en plis qui culmine à 1677 mètres d’altitude sur les hauteurs de Nyon. Une éminence dont le nom serait issu du mot celte «dol», qui signifie «la table». Un promontoire qui, du Jura français au Léman, domine véritablement toute la zone. Pas étonnant que les services météorologiques et de navigation aérienne l’aient choisi pour y installer plusieurs de leurs radars. Des instruments protégés des intempéries et des regards par de larges sphères en fibre de verre qui, de loin, ressemblent à s’y méprendre à de gigantesques ballons. Le panorama offert vaut à lui seul le déplacement, mais les adeptes de la raquette ont l’embarras du choix. Eté comme hiver, on peut rejoindre la Dôle par un télésiège au départ des Dappes, à cheval entre Suisse et France. De mi-décembre à début mars, un bus navette fait la liaison entre La Cure et le départ des installations. La Cure est à moins d’une heure en train de la gare de Nyon.
Infos pratiques:
Courte balade sur le sommet de la Dôle – mais nombreuses possibilités pour les adeptes de raquettes – atteignable en télésiège depuis Les Dappes via un bus navette au départ de La Cure, station du NStCM à 55 min en train de la gare de Nyon.
Soleure
3. A la Pierre-Blanche, là où on ne jurait que par le petit-lait
Si Soleure, perle baroque de Suisse, flamboyant reliquat du temps où la cité abritait les plénipotentiaires des rois de France, vaut largement le détour, le Weissenstein, ou Pierre-Blanche, qui la domine, est une de ses incontournables composantes. C’est que de son sommet, qui des décennies durant fut le haut lieu des cures de petit-lait – censé soigner tous les maux ou presque –, on domine plus souvent qu’à son tour le brouillard qui s’installe en contrebas. Par temps clair, perché au-dessus de la nappe, c’est une toile qui va du Säntis au Mont-Blanc qu’on s’offre à hauteur d’yeux.
De la gare de Soleure, en moins de trois heures de marche, on atteint le mythique Kurhaus Weissenstein et ses 1282 mètres d’altitude. C’est là que, au début du XIXe siècle, le célèbre docteur Kottmann proposait ses cures de lactosérum. Pour un plaisir décuplé de la vue proposée, les plus valeureux y ajouteront une petite demi-heure de montée pour gagner le sommet de Röti, point culminant du Weissenstein à 1395 mètres. Pour la descente, comme pour la montée d’ailleurs si la marche vous rebute, vous pouvez emprunter le téléphérique jusqu’à Oberdorf, puis le train jusqu’à la gare de Soleure.
Infos pratiques:
Balade au départ de la gare CFF de Soleure. Compter moins de 3 h de marche en montée jusqu’au sommet du Weissenstein. Possible descente en téléphérique jusqu’à Oberdorf. Ancien Kurhaus Weissenstein aujourd’hui hôtel-restaurant .
Valais
4. A la proue du navire rhodanien juste au-dessus des flots cotonneux
Vu du Haut-Plateau de Crans-Montana, la colline du Châtelard qui domine le village de Lens ressemble à s’y méprendre à la proue d’un navire qui plongerait dans la vallée du Rhône. C’est sur ce renflement baptisé autrefois Mont de Granges qu’a été érigée en 1935 déjà la statue du Christ-Roi. L’édifice n’a certes ni la notoriété ni la stature du Christ Rédempteur qui domine la baie de Rio, cependant il rythme le paysage valaisan. Une statue de 15 mètres de haut, pesant plus de 6 tonnes, qui repose sur un socle de 15 mètres lui aussi. Comme dans la statue de la Liberté, une échelle intérieure, réservée toutefois à l’entretien, permet d’accéder à son faîte de plus de 5 mètres de circonférence.
Si la colline qui lui sert d’écrin était autrefois plantée de champs de seigle, d’orge et d’avoine, ce sont aujourd’hui les mélèzes, les genévriers et les pins alpestres qui dominent. Depuis la poste de Lens, atteignable en transports publics, il faut compter une toute petite demi-heure de marche pour atteindre le pied de la statue. Les rares jours où la plaine du Rhône est baignée de flots cotonneux, on a toutes les chances d’être au-dessus. Du promontoire, on peut prolonger sa randonnée en direction du sud pour gagner le chemin de la Verreille et revenir sur Lens, voire rallier plus bas le Grand Bisse de Lens en direction d’Icogne ou de Chermignon d’En-Bas.
Infos pratiques:
Balade au départ de la poste de Lens à 35 minutes en bus de Sierre ou de Sion. Une toute petite demi-heure de marche, qu’on peut prolonger en rejoignant le Grand Bisse de Lens. www.cff.ch
5. Là où, en plein été, on fabrique l’un des meilleurs fromages à raclette
Foi de spécialiste du domaine, le fromage à raclette produit à l’alpage de Loutze, au-dessus d’Ovronnaz, est l’un des meilleurs que l’on puisse déguster en Valais central. Pas trop corsé, pas trop gras, il est parfaitement équilibré. L’alpage dont il est issu va d’ailleurs connaître une seconde jeunesse dans les années à venir en récupérant plus de 40 hectares de pâturages sur la forêt. Au cœur de ce domaine se trouve une buvette centenaire récemment rénovée, ouverte été comme hiver. Par jour de brouillard, elle constitue le point de vue idéal pour admirer la mer éphémère en contrebas, mais surtout toutes les Alpes valaisannes qui lui font face.
Depuis la gare de Martigny, il faut compter cinquante minutes de transports publics, train jusqu’à Riddes puis car postal pour rallier Ovronnaz. La balade du jour débute au Centre nordique de Tourbillon, sur les hauts de la station. Pas besoin de raquettes à neige pour l’effectuer. En une petite heure de montée pour 300 mètres de dénivelé, le chemin damé conduit à la buvette de Loutze et sa belle terrasse. Le retour peut se faire par le même itinéraire ou via le chemin de Charbonnière jusqu’au hameau de Patiers, retour à Ovronnaz en longeant la piste de ski de fond.
Infos pratiques:
Balade au départ de la station d’Ovronnaz, à 50 min en transports publics de la gare de Martigny, jusqu’à l’alpage de Loutze et sa buvette. Une heure de montée pour 300 mètres de dénivelé via un chemin damé.
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Neuchâtel
6. Du Säntis à la Haute-Savoie, depuis la montagne des Neuchâtelois
On l’appelait Monsieur Rocher tant ses talents de topographe étaient grands. Charles Jacot-Guillarmod, car c’est de lui qu’il s’agit, fut notamment appelé à dessiner la carte de l’Everest par la Royal Geographical Society. Mais cet éminent Neuchâtelois, qui fut aussi professeur à l’Ecole militaire de topographie de Pékin, ne manqua pas, en 1923, de réaliser l’un des plus beaux panoramas de la chaîne des Alpes, celui qu’on peut admirer du Mont-Racine. Un sommet entre Chasseral et Creux-du-Van qui culmine à 1439 mètres d’altitude. Sauvé de justesse de l’appétit des militaires qui rêvaient d’en faire une place d’armes par une mobilisation sans précédent à la fin des années 1960, il offre par temps clair et par-dessus la purée de pois un fulgurant coup d’œil du Säntis à la Haute-Savoie.
Je vous propose de l’aborder au départ de La Sagne, à quinze minutes en train de La Chaux-de-Fonds. Un aller-retour de deux heures de marche pour un peu plus de 400 mètres de montée, davantage bien sûr si l’on doit chausser des raquettes pour l’ascension. Un premier kilomètre divertissant à travers plus d’une centaine de statues sculptées dans le bois, puis une série de clairières et de pâturages jusqu’au sommet du Mont-Racine.
Infos pratiques:
Balade au départ de La Sagne, à moins de 15 min de train de La Chaux-de-Fonds. Une boucle de deux bonnes heures de marche pour plus de 400 mètres de montée, puis descente – davantage si l’on doit chausser ses raquettes jusqu’au Mont-Racine. Au début du parcours, découverte du Sentier des statues. www.sentier-des-statues.ch www.cff.ch.
7. Sur une tour panoramique avant de plonger dans le temps
Entre la fin du XIXe siècle et le tout début du XXe, la montagne de Chaumont, 1087 mètres d’altitude, qui domine la ville de Neuchâtel, devient un lieu de villégiature très prisé. En quelques décennies, on va y construire un grand hôtel et un funiculaire pour y accéder. Et pour élargir encore davantage l’offre touristique, en 1912, la compagnie Neuchâtel-Chaumont qui exploite le tout y fait bâtir une tour panoramique en béton armé. Haute de 40 mètres, elle permet de s’élever au-dessus de la cime des arbres pour jouir de la vue sur toute la région des Trois-Lacs et sur les Alpes. Un panorama toujours à disposition, même les jours de brouillard, comme à la Belle Epoque! Il suffit pour cela d’emprunter le funiculaire qui rallie les hauts de Neuchâtel à Chaumont. De là, une passerelle conduit directement à la tour panoramique.
Et pourquoi ne pas plonger ensuite dans le temps à la découverte de l’évolution de la vie sur la Terre? Une balade en descente de 4,5 kilomètres, qui de Chaumont conduit à la roche de l’Ermitage, va vous permettre d’appréhender la durée qui sépare la naissance de notre planète de l’époque actuelle, soit 4,5 milliards d’années. Une course contre la montre jalonnée de 17 sculptures en bois qui représentent quelques-unes des nombreuses espèces végétales et animales qui ont marqué l’histoire de la vie sur Terre.
Infos pratiques:
Balade au départ de la station supérieure du funiculaire La Coudre-Chaumont. 4,5 kilomètres de descente à travers le temps. www.transn.ch www.j3l.ch
Lucerne
8. Entre Emmental et Entlebuch, au-dessus des vallées du Napf
A cheval entre les cantons de Berne et de Lucerne, le massif circulaire du Napf est parcouru d’étroites vallées aux flancs abrupts, séparées par une multitude de lignes de crêtes. Lorsque le brouillard s’installe dans cet enchevêtrement, il y crée une multitude de clairs-obscurs au charme désarmant. Un phénomène particulièrement spectaculaire depuis le petit village de Menzberg qui, avec ses 1046 mètres d’altitude, est le plus élevé de la région. Libre de forêts particulièrement denses dans le Napf, il offre un panorama d’exception. On peut rejoindre Menzberg au départ de Buchen, petit hameau en contrebas, en un peu plus d’une heure de marche et moins de 200 mètres de dénivelé.
Si le cœur vous en dit, vous pouvez prolonger votre randonnée sur la crête jusqu’à la chapelle de Girislehn dédiée à saint Wendelin, protecteur du bétail. Pour rallier le Napf, il faut compter moins d’une heure de transports publics depuis la gare de Lucerne. Ce sera d’abord le train jusqu’à Willisau, lieu d’origine de l’ex-conseillère fédérale Ruth Metzler, mais surtout Mecque du jazz depuis près de cinquante ans. Le dernier tronçon jusqu’à Buchen se fait en car postal.
Infos pratiques:
Balade au départ du hameau de Buchen jusqu’à Menzberg au cœur du Napf. 1 h 10 de marche pour une montée de moins de 200 mètres de dénivelé. Buchen est à moins de 1 h de transports publics (train puis car postal via Willisau) de la gare de Lucerne.
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Jura
9. Sur la crête de Vellerat la rebelle, refuge du discret faucon pèlerin
On est là sur le balcon du Jura, comme aimait à le dire Roland Béguelin, l’un des pères fondateurs de la République et canton du Jura. Cette crête surplombe le célèbre village de Vellerat, qui, bien que peuplé d’émigrés bernois, a toujours été farouchement séparatiste, au point de s’autoproclamer commune libre en 1982 déjà. La falaise qui domine le hameau abrite, depuis peu, de discrets faucons pèlerins, ces maîtres de la voltige à haute vitesse. La balade qui permettra de quitter les brumes de la Birse débute à Courrendlin, à dix minutes de la gare de Delémont en transports publics.
Un chemin en pente douce gagne les hauteurs des Esserlats en direction de Vellerat par Les Esserteux et Champs de La Joux. En moins de quarante minutes de marche, on atteint le village rebelle, qu’on traverse pour commencer à grimper en direction de la crête: 400 mètres de dénivelé à travers prés et forêts jusqu’au sommet du plateau de La Cendre. Puis on part sur la droite en longeant sur plus de 2 kilomètres la falaise de la Peute Roche, parmi les pins et les feuillus, avant de redescendre sur Vieux Champs. De là, on va retrouver le chemin de l’aller pour un retour vers Courrendlin.
Infos pratiques:
Balade au départ de Courrendlin, à 10 min en transports publics de Delémont sur la crête qui surplombe le village de Vellerat. Compter 3 h 30 de marche pour faire l’entier de la boucle Courrendlin, Vellerat, crête de la Peute Roche, retour.
Genève
10. Narguer la peuffe sur la plus suisse des montagnes françaises
Il a beau faire partie intégrante de la vie genevoise, montagne citadine par excellence, le massif du Salève n’en est pas moins intégralement français. Célébré par Lamartine, peint au XVe siècle déjà par Konrad Witz dans sa «Pêche miraculeuse», ce crêt de calcaire plissé est parcouru par l’homme depuis la préhistoire. Mais son attrait panoramique, qui va de la plaine genevoise au Jura et des Alpes au Mont-Blanc, apparaît au début du XIXe siècle avec la construction, en son point culminant à 1379 mètres d’altitude, de la tour des Pitons. Depuis, la magie opère sans interruption.
Plutôt que ce dôme très couru, pour oublier la peuffe, nous lui préférerons la pointe du Plan, l’un des trois autres sommets du Salève. Comme le téléphérique est en complète rénovation jusqu’à la fin du printemps 2023 et qu’il n’y a pas de transport public de substitution, c’est en voiture qu’il faut s’y rendre, en passant par le village haut-savoyard de Saint-Blaise, aux portes de Genève, via la départementale D41A. Depuis le parking du Plan, on atteint le sommet en quelques minutes de marche, puis on peut poursuivre pour une randonnée en boucle de moins de deux heures via Les Convers et retour au parking.
Infos pratiques:
Balade de moins de 2 h de marche au départ du parking du Plan à 40 min de voiture de Genève, via Saint-Blaise en Haute-Savoie, puis la D41A. Tout sur le parc naturel du Salève: www.montsdegeneve.com
Zurich
11. Uptown Zurich pour oublierla nasse qui prévaut en bas
Quand l’euphorie des baignades est définitivement révolue et que Zurich s’installe dans la nasse, le meilleur remède pour se remonter le moral, c’est indiscutablement de faire un saut sur l’Uetliberg, la montagne qui domine la ville. Tous les chemins y mènent, certes. Les moins sportifs opteront pour le train, moins de trente minutes de liaison directe depuis la gare centrale de Zurich. Les petits marcheurs, eux, partiront du Triemli Spital pour une heure de randonnée. Les plus vaillants pourront opter pour les contreforts de l’Uetliberg, départ depuis les hauts de Schlieren, dans la banlieue zurichoise, pour deux heures de montée à travers une succession de forêts. Sur place, vous pouvez ajouter 30 mètres de hauteur aux 870 mètres d’altitude en grimpant sur la tour panoramique installée depuis près de 130 ans sur le sommet. Nappe de brouillard ou ville et lac de Zurich, selon les conditions météo au premier plan, mais pour sûr coup d’œil féerique sur les Alpes, plus au loin. Et si, lors de votre excursion, la neige est tombée en suffisance, si le cœur vous en dit, c’est en luge que vous pourrez regagner les faubourgs de «Züri». Enivrant mais sportif! «Good luck!»
Infos pratiques:
Balade au départ du Triemli Spital (1 h de montée) ou de Schlieren dans le Limmattal (2 h de montée), jusqu’au sommet de l’Uetliberg. On peut aussi s’y rendre en train, trajet de 30 min depuis la gare centrale de Zurich. Descente en train ou en luge si la neige est au rendez-vous.
Fribourg
12. D’une des premières pyramides helvétiques, contempler le lac de la Gruyère
Elle n’arrive certes pas à la cheville de son lointain voisin, le Vanil Noir et ses presque 2400 mètres d’altitude, mais elle constitue une référence topographique essentielle depuis plus d’un siècle. C’est sur son sommet qu’en 1900 déjà a été érigée l’une des toutes premières pyramides métalliques qui ont permis l’élaboration des fameuses cartes nationales si chères au général Dufour. Avec ses 1719 mètres d’altitude, la Berra, à cheval entre le lac de la Gruyère et le val de Charmey, est presque toujours au-dessus du brouillard. De son faîte, on embrasse à la fois la région des Trois-Lacs, le Jura, les Préalpes fribourgeoises et les Alpes bernoises.
Dès les premières neiges, avec ou sans raquettes, en un peu plus de deux heures de marche au départ du parking du Brand, au-dessus de La Roche, on avale sans grande difficulté les 700 mètres de dénivelé qui conduisent à la Berra. La descente peut certes se faire à pied, mais on peut aussi utiliser le télémixte – cabines et télésiège – d’une des plus anciennes sociétés de remontées mécaniques de Suisse. C’est en 1934 déjà que la Berra a eu son premier téléski. A noter, et c’est loin d’être négligeable en hiver, que trois restaurants sont à disposition.
Infos pratiques:
Balade au départ du parking du Brand, au-dessus de La Roche, à moins de 30 min en voiture ou en bus de Fribourg. 2 h de marche avec ou sans raquettes pour atteindre le sommet. Descente ou montée possibles en télémixte, trois restaurants à disposition.
Berne
13. Sur le balcon du lac de Thoune avec le trio mythique pour vis-à-vis
Même si le brouillard s’est invité dans la vallée de l’Aar et sur le lac de Thoune en contrebas, vous aurez tout loisir de contempler Eiger, Mönch et Jungfrau en quasi-vis-à-vis. C’est que, avec ses 1950 mètres d’altitude, le Niederhorn, sommet phare de la chaîne du Güggisgrat, constitue le promontoire idéal pour se payer la totale sur les Alpes bernoises. Pas étonnant d’ailleurs qu’on l’ait choisi pour y ériger l’une des principales antennes radio et TV de Suisse alémanique.
Pour atteindre ce massif situé au nord-est du lac de Thoune, il faut d’abord compter une petite heure de train et de bus depuis la gare de Berne jusqu’à Beatenbucht. On passe alors en main de la Compagnie du Niederhorn, qui depuis 1946 assure la liaison jusqu’à son sommet. Du funiculaire, puis de la télécabine par grappe de trois, pour une petite demi-heure de montée. De là, si les possibilités de randonnées sont nombreuses en été et en automne, elles le sont en hiver aussi. Du sommet à la station intermédiaire de Vorsass en une heure et quart de descente à la montée de trois heures depuis le départ de la télécabine, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. A vous de choisir.
Infos pratiques:
Balade au départ du sommet du Niederhorn, à 1 h 30 en train, bus, funiculaire et télécabine depuis la gare de Berne, pour descente de 1 h 15 jusqu’à la station intermédiaire de Vorsass. D’autres variantes plus longues sont possibles. Plusieurs restaurants le long du parcours.
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14. Sur les crêtes du parc naturel régional Chasseral
Voilà dix ans déjà que les 474 km2 du vaste espace qui triangule entre La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel et Bienne sont devenus un parc naturel régional. Vingt-trois communes bernoises pour l’essentiel mais aussi neuchâteloises, adossées au Chasseral et ses 1606 mètres d’altitude, qui ont fait le choix d’un développement durable dynamique. On y préserve la nature, le patrimoine et le paysage, tout en maintenant des activités économiques fortes. Les crêtes de ce large balcon du Jura suisse sont presque toujours exemptes de brouillard, même les jours de brume tenace. Une très belle balade hivernale part des Prés-d’Orvin, Le Grillon, à trente minutes en bus de la gare de Bienne. Une boucle de trois heures de marche pour 300 mètres de montée et autant de descente. Depuis Le Grillon, le chemin file en direction de la métairie de Prêles, puis via le Bison Ranch, pour rallier les crêtes à 1288 mètres d’altitude. C’est le meilleur emplacement pour admirer la chaîne alpine, du Säntis au Mont-Blanc, et jeter un œil sur la fameuse antenne qui coiffe le Chasseral. Le retour se fait par la métairie d’Evilard, puis le chemin des Cernilles jusqu’aux Prés-d’Orvin. Et pourquoi ne pas faire halte au restaurant Le Grillon, très belle adresse du lieu?
Infos pratiques:
Balade au départ des Prés-d’Orvin à 30 min en bus de la gare de Bienne. Une boucle hivernale de 3 h de marche pour 300 mètres de montée et autant de descente.
Haute-Savoie
15. Voir la Suisse autrement du sommet des Mémises
Et si, une fois n’est pas coutume, on changeait de perspective? Si on s’en allait admirer nos Alpes suisses émergeant de la nasse en dehors des frontières helvétiques? Cette possibilité est à portée de main. Il suffit pour cela de passer sur l’autre rive du Léman et de se hisser sur le large balcon de la montagne des Mémises qui surplombe Meillerie. A un jet de pierre de la frontière avec le Valais, en avant-poste de la Dent-d’Oche, ce massif si caractéristique des Préalpes médianes du Chablais offre un point de vue hors du commun. De son sommet, le Pic des Mémises qui culmine à 1674 mètres d’altitude, on embrasse à la fois les Alpes vaudoises, fribourgeoises et bernoises. Une pointe que l’on atteint en une randonnée hivernale aller-retour d’une petite heure depuis le sommet de la télécabine de Thollon-les-Mémises. La petite station de Haute-Savoie, célèbre pour sa radio locale créée il y a quarante ans, est accessible en bus au départ de Thonon. Depuis Lausanne-Ouchy, traversée en bateau jusqu’à Evian, puis trajet en bus jusqu’à Thonon; il faut compter deux bonnes heures de transports publics jusqu’à Thollon-les-Mémises.
Infos pratiques:
Petite randonnée hivernale sur le balcon du Léman jusqu’au Pic des Mémises depuis le sommet de la télécabine de Thollon-les-Mémises. Depuis Lausanne-Ouchy, compter deux bonnes heures de transports publics entre le bateau et le bus, jusqu’au départ de la télécabine.
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