1. Chums de gars
Parmi les premiers mots et expressions que l’on apprend avant même d’arriver au Québec, les termes «chum» pour copain et «blonde» pour copine sont très populaires. En couple, on utilisera «mon chum» ou «ma blonde». Comme en français, le terme «chum» peut aussi désigner des amis. Par exemple, on dira «A souère j’sors avec mes chums de gars» (ou au féminin «mes chums de filles») pour «Ce soir, je sors avec ma bande d’ami.e.s».
2. Niaise-moi pas
Fraîchement débarqué au Québec, vous racontez votre voyage: on vous a fait payer un excédent de bagages, votre vol a été retardé de plusieurs heures, puis, finalement, vous avez été surclassé, remboursé pour l’excédent et un chauffeur vous attendait à Montréal. On vous répondra très certainement «Tu me niaises-tu?» ou «Niaise-moi pas», que l’on pourra traduire par «Ne me raconte pas de bobards».
3. C’tu correc?
Arrivé à votre Airbnb, hôtel ou location pour les vacances, on vous fait visiter les lieux et vous demande en fin de visite «C’tu correc?» pour dire «Est-ce que cela vous convient?» ou «Est-ce que tout est à votre goût?». On entendra aussi fréquemment «T’es-tu correc?» pour vérifier qu’une personne va bien, particulièrement si elle n’a pas l’air en forme ou de bonne humeur.
4. Il fait vraiment frette icitte
Vous visitez le Québec en plein hiver? Il y a fort à parier que vous risquez d’entendre cette expression populaire ou de vous faire poser la question «Fais-tu frette?» pour savoir s’il fait froid dehors. Le terme «icitte» signifie «ici», tandis qu’on utilisera l’expression «drette là» issue de l’anglais right here pour dire «ici même».
>> Pour entendre l'expression dans son contexte vous pouvez écouter le titre «Coton ouaté» du groupe Bleu Jeans Bleu, de passage en Suisse pour l’édition 2022 du Paléo Festival:
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5. C’t’écœurant
Probablement l’une des expressions les plus surprenantes lorsque l’on débarque du Vieux Continent et que l’on entend s’exclamer «C’t’écœurant ce film-là» ou encore «Tu d’vrais goûter la poutine, c’t’écœurant!». Contrairement à l’usage commun en Suisse, cela ne signifie pas forcément que le film était mauvais ou la poutine dégoûtante. Selon l’intonation et le contexte, l’expression est employée pour indiquer tout le contraire, par exemple que l’on a adoré le film ou que la poutine est excellente.
6. Faire le parté
Au Québec, on francise les happy hours en «5 à 7», des apéros de 17 h à 19 h, souvent entre collègues, dans un bar proche du lieu de travail, et durant lesquels les prix sont réduits ou la deuxième consommation offerte. Fêtards de nature, les Québécois poursuivent les festivités au-delà du 5 à 7 en se préparant to party pour les anglophones, tandis que les francophones, eux, préfèrent «faire le parté» pour «célébrer» ou «faire la fête».
7. Ta pogne tu?
Avec son Ecole nationale de l’humour, ses nombreux festivals, ses soirées open mic et ses comédie clubs, Montréal constitue un important bassin d’humoristes, de la relève aux plus expérimentés. Pour tester votre niveau d’intégration, rien de tel qu’un «show d’humour» où vous pourriez vous faire demander «Ta pogne tu la joke?», traduction de Did you get the joke? pour signifier «As-tu compris la blague?». On utilise aussi le verbe «pogner» dans le langage courant pour «attraper». Par exemple «J’ai pogné un rhume».
8. Aweille
Utile à bien des occasions, «aweille» est une déformation du mot «envoie» pour signifier «Vas-y» ou «Dépêche-toi». En Suisse, on pourrait le remplacer par «schnell», «allez» ou encore l’interjection «hop». Toutefois, l’équivalent du «Hop Suisse» serait plutôt «Go Habs Go» afin d’encourager l’équipe de hockey des Canadiens de Montréal, surnommés les Habs depuis 1914.
9. C’est don ben l’fun
Malgré la volonté de réduire au minimum les anglicismes, certains persistent encore et toujours dans le langage courant au Québec, notamment fun, habituellement précédé d’un «l'» et très fréquemment utilisé pour exprimer que l’on a du plaisir. Par exemple «avoir du fun» pour «prendre du plaisir», «C’est l’fun» pour «C’est agréable» ou encore «C’est don ben l’fun» pour «Tiens, mais comme c’est agréable».
10. Chu pu capable
Lorsque quelqu’un en a assez d’une situation, d’une personne ou qu’il est fatigué, on utilise l’expression «Chu pu capable» ou encore «Chu ta boutte» pour dire «Je n’en peux plus» ou «Je suis au bout du rouleau». Fatigué d’entendre toujours la même chanson en boucle à la radio pendant l’été? Vous pourriez dire «Chu pu capable de cette toune-là». A l’inverse, lorsque votre chanson favorite passe à la radio ou au karaoké, exclamez-vous «C’est ma toune!» pour une intégration 100% réussie!