L'ANALYSE DE JULIE DE TRIBOLET
Photographe à L'illustré
«Le pauvre a enduré pendant plus d’une heure notre traitement de choc!»
Dans le parc de la nautique à Versoix, nous recréons une vague sur une pelouse! Pour immortaliser les athlètes romands qualifiés pour les JO de Rio, le journaliste Marc David et moi réalisons une série décalée où le sportif est immortalisé dans une situation insolite. Pour réaliser une vague crédible, il a fallu inventer un procédé où le journaliste arrose le navigateur Romuald Hausser d’un jet haut continu pendant qu'un assistant lui balance simultanément un grand seau d’eau en pleine face. Le pauvre a ainsi enduré vaillamment pendant plus d’une heure notre traitement de choc! Son bateau était rempli d’eau et lui transi de froid! Modèle, ce n'est pas un métier facile.
L’ANALYSE DE DIDIER MARTENET
Photographe à L'illustré depuis 30 ans.
«Il suffit que nous arrivions pour que bizarrement, plus rien ne se produise!»
Le journaliste Jean-Blaise Besançon et moi étions mandatés pour un sujet sur les dégâts causés par les corneilles chez les agriculteurs romands. Nous avions rendez-vous avec Christophe Pertuizet, dans un champ genevois, où il lâche habituellement sa buse de Harris Gorda. Comme dans beaucoup de reportages, il suffit que nous arrivions pour que bizarrement, plus rien ne se produise! Pour une fois, les corneilles avaient déserté le champ et Gorda, fatiguée et impressionnée par le flash utilisé, n'était pas tellement partante pour s'envoler. Seul soulagement, vu qu'elle ne volait pas, elle a posé comme une professionnelle, face au flash, en battant des ailes pendant près de 15 minutes sur le poing de son maître. Les aléas des shootings animaliers!
L’ANALYSE DE BLAISE KORMANN
Photographe à L'illustré depuis 18 ans.
«Ce qui frappe, c'est le contraste entre la taille du bébé et celle de sa cicatrice sur le sternum»
Chaque année, le chirurgien cardiaque René Prêtre part opérer des enfants malades du coeur au Mozambique. Avec la journaliste Aurélie Jaquet, nous avons suivi pendant une semaine le travail de ce médecin et de l'équipe du CHUV qui l'accompagnait pour assister les professionnels sur place. Techniquement, la photo n'était pas difficile à mettre en place. Ce qui frappe, c'est le contraste entre la taille du bébé et celle de sa cicatrice sur le sternum. Contraste, aussi, entre le plateau technique, froidement concret (avec les lunettes grossissantes spécialement conçues pour René Prêtre), et la douce tendresse qui se dégage de ce petit corps accompagné d'un nounours. Opérée d'une tétralogie de Fallot, Mireille, 8 mois à l'époque, va bien aujourd'hui.
L’ANALYSE DE LAURENT GILLIÉRON
Photographe professionnel depuis 20 ans et chef photographe adjoint de l’agence Keystone-ATS.
«Tous ces ingrédients en font une photographie unique»
Je suis certain que plusieurs d’entre vous ont pensé qu’il s’agissait d’un énième cliché de coucher de soleil derrière notre symbole national. Manqué, ici il s’agit bel et bien d’un lever de lune et cela en fait tout son charme. Il faut savoir qu’une telle image demande une préparation en amont, Valentin a dû d’abord trouver quelle nuit et à quelle heure la lune se levait dans l’axe du Cervin, ensuite vérifier la météo et marcher plusieurs heures en pleine nuit pour trouver le reflet parfait. Sachant que cette image a été effectuée à 2 heures du matin, techniquement il a aussi fallu trouver le bon temps d’exposition (30 secondes) afin de respecter les détails dans le ciel mais également tenir compte du déplacement (assez rapide) de la lune. Ajouté à cela un peu de chance avec l’emplacement des nuages. Tous ces ingrédients en font une photographie unique avec une magnifique ambiance, challenge pas facile à relever sachant que cette montagne est photographiée des millions de fois par année!
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L'ANALYSE DE LAURENT GILLIÉRON
Photographe professionnel depuis 20 ans et chef photographe adjoint de l'agence Keystone-ATS.
«Nous nous trouvons presque à Hawaï sur Genève»
Valentin était ici mandaté afin de couvrir le championnat suisse de stand up paddle. Il se retrouve ainsi sur un bateau media qui est chargé de le positionner sur l’eau au plus près de l’action. Il fait connaissance de Karin, la pilote du bateau media, qui lui fait part rapidement de sa passion pour le wakeboard. Ni une, ni deux, elle décide de lui faire une petite démonstration entre deux manches de paddle. Le résultat est dynamique, la prise de vue ayant été effectuée au ras de l’eau grâce à une planche se trouvant à l’arrière du bateau rend l’image impressionnante. Nous nous trouvons presque à Hawaï sur Genève. Bien sûr ici, la technique de Karin se propulsant grâce à un foile sous le wakeboard en utilisant la vague créée par son même bateau contribue beaucoup à la réussite de ce cliché mais il ne faut pas oublier qu’un bon photographe doit toujours avoir le regard ouvert sur ce qu’il se passe autour de lui, comme ici ou les images du sujet « annexe » de wakeboard ont largement surpassé les images du paddle.
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L'ANALYSE DE LAURENT GILLIÉRON
Photographe professionnel depuis 20 ans et chef photographe adjoint de l'agence Keystone-ATS
«La pluie peut être la touche esthétique en plus»
La pluie peut être la pire ennemie du photographe sportif, surtout pour son matériel (appareil photo et ordinateur portable), mais elle peut également être la touche esthétique en plus. Sur ce cliché c’est clairement le cas. Xherdan Shaqiri laissant éclater sa joie à la fin de la rencontre. Il le fait malheureusement au centre du terrain mais les photographes doivent impérativement rester autour de la surface de jeu à des places fixes. Malgré l’utilisation d'un gros téléobjectif (400mm) le joueur se retrouve relativement petit sur l’image. Pleuvant à verse à ce moment-là, les gouttes d’eau ressortent très bien sur fond de public foncé et ainsi complètent à merveille cette belle image d’émotion.
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Photographe professionnel depuis 20 ans et chef photographe adjoint de l'agence Keystone-ATS
«Le Pape est totalement flou, mais reconnaissable»
Lors d’événements d’envergures tels que la messe du Pape, les photographes professionnels sont cantonnés à des places fixes, souvent en fond de salle. Ils se retrouvent derrière les nombreux «lecteurs reporters» ceci peut être un gros désavantage sauf si comme sur ce cliché le photographe en tire profit. La force de cette image tient à la mise-au-point effectuée sur les téléphones portables, bien que totalement flou le Pape est reconnaissable. Grace à cette très belle image, l’on ressent ainsi la ferveur des pèlerins pour le Saint-Père dans l’ère moderne.
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Photographe professionnel depuis 20 ans et chef photographe adjoint de l'agence Keystone-ATS.
«Une belle maîtrise technique»
Ici trois critères en font un beau cliché réussi.
Le premier est le point de vue à l’intérieur même de cette œuvre artistique, celui-ci apporte un dynamisme et une originalité mettant en valeur l’œuvre d’art mais aussi le paysage extraordinaire.
Le deuxième point est le soleil en forme d’étoile, réussi grâce à une belle maitrise technique qui consiste à fermer au maximum le diaphragme de l’objectif.
Et troisièmement, la présence d’une silhouette humaine qui permet au lecteur une mise à l’échelle et ainsi comprendre la grandeur de cette œuvre phénoménale.
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«Personne ne savait qu'Alain Berset allait traverser la tribune»
Etre attentif à tout moment est une qualité que l'on demande aux photographes. Ici par exemple, personne n’était au courant que notre Président Alain Berset allait traverser la tribune des supporters helvétiques. C’est alors que je scrutais les fans suisses afin d’y trouver des accoutrements photogéniques que j’ai vu un attroupement. En y regardant d’un peu plus près, j'ai aperçu le Conseiller fédéral fribourgeois. Les photographes se trouvant autour du terrain n’étant pas autorisés à aller en tribune, j’étais obligé de photographier cette scène avec un très grand téléobjectif, cette contrainte devint l’atout majeur de ce cliché. Cette longue focale, le fait que M.Berset soit très souriant, les regards convergents sur lui ont permis de l’isoler sans masquer l’ambiance de la scène incongrue qui fait la richesse de notre pays.
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Photographe professionnel depuis 20 ans et chef photographe adjoint de l'agence Keystone-ATS.
«Et le résultat final est tombé d'un coup»
Dans ce cas, deux photographes de l’agence ont été dépêchés sur place, un couvrait le coté des partisans et l’autre des opposants au projet des JO Sion 2026. Notre but principal était de fixer l’émotion très furtive qui se dissimule lors d’un résultat d’une telle votation. Ici pas d’annonce faite à une heure précise mais une ambiance qui varie selon le dépouillement des résultats, sa vitesse et également si le score est serré ou pas, ensuite tombe d’un coup le résultat final.
Il est impératif dans ce cas d’être présent à la minute voire les secondes qui suivent cette publication. Cette image simple, regroupe de l’émotion, un logo pour situer le projet et respecte les gens photographiés, en bref c’est une très belle et très sensible image qui restera malheureusement comme emblème de ce projet.
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«La maitrise de la lumière est le point clé»
Voici ici un beau défi pour le photographe, montrer une étendue d’eau dans la nuit.
Il y a quelques années nous pouvions être tenté d’utiliser un flash. Ce n’est heureusement plus le cas, principalement grâce à la qualité des capteurs dans les basses lumières de nos appareils photographique.
En effet, ici la maitrise de la lumière est le point clé, la réflexion de l’enseigne lumineuse permet de faire briller l’eau et évite que celle-ci soit trop foncée et fasse ressortir la silhouette de la personne.
Le mouvement de ce personnage marchant dans l’eau donne également une notion de quantité et de dynamisme. Une belle image réussie dans des conditions difficiles.
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«Une image trompeuse»
L’émotion dégagée dans cette image en fait sa force mais elle est malgré tout trompeuse.
L’équipe helvétique vient de réaliser un exploit en terminant deuxième des championnats du monde. Sur ce cliché, les joueurs et l’entraineur sont tristes car ils passent à côté de leur rêve d'être champion du monde. A la fin d’une telle rencontre, le photographe est contraint de photographier une émotion contraire à l’exploit qui aurait mérité de belles images de célébrations. Heureusement, la joie des images de l’accueil des joueurs par les fans Suisse le lendemain à Zurich compensera cette tristesse.
Côté technique, le cadrage manque un peu de précision, à gauche certains joueurs sont coupés maladroitement. Il faut cependant savoir que lors de gros événements le photographe ne peut pas choisir sa position de travail. Dans ce cas précis, il travaille depuis la tribune avec un téléobjectif et doit jongler entre le public qui se lève devant lui, les personnes qui se trouvent sur la glace tel les cameramen, qui masquent la scène, ou encore le podium et autre matériel disgracieux que l’on aperçoit en haut à gauche de l’image.
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«Un drone, le rêve ou le cauchemar d'un photographe professionnel»
La mobilité, un sujet d’actualité qui intéresse les lecteurs et donc également les médias. Cependant le sujet n’est pas très sexy visuellement, ici le photographe tire parti des lignes et du graphisme de ces traits de goudrons, le résultat est esthétiquement réussi, original et coloré.
La lumière matinale et ses ombres révèlent les arbres et grandissent les véhicules. Le fait que le croisement des routes se trouve dans le tiers gauche de l’image maintient le regard sur le sujet principal, la parfaite symétrie termine gracieusement ce tableau.
Cette image réussit à illustrer différemment un sujet banal grâce à l’utilisation d’un drone. Cet appareil photo volant permet d’effectuer une telle photo à un coût raisonnable et surtout incomparable avec l’utilisation d’un hélicoptère comme par le passé. Le drone est certes un outil exceptionnel, néanmoins l’appareil pouvant évoluer dans les 3 dimensions donne une possibilité infinie de perspectives et de cadrages ce qui pour un photographe professionnel peut devenir un rêve ou un cauchemar.
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«Il a fallu 3 photographes, 8 appareils et deux drones pour ces clichés»
Vous vous demandez pourquoi cette image est signée du nom de 3 personnes alors qu’une seule peut appuyer sur le déclencheur. Voici la réponse. Nous devions filmer et photographier le dynamitage de cette antenne, à une distance de 500 mètres, pour des raisons de sécurité. A cette distance, une partie du mât est cachée par les sapins et les télécommandes ne fonctionnent pas si elles ne sont pas placées en ligne directe. Nous avons dû placer des appareils (photo et vidéo) télécommandés via internet au plus près de l’action et multiplier les angles pour être certain d’avoir une bonne image.
Pour cet événement, nous avons utilisé : 2 appareils photo télécommandés et déclenchés par internet pour photographier, 2 appareils photo reflex pour filmer (déclenchés 30 minutes avant l’explosion), 1 camera GoPro pour filmer, 1 camera vidéo et 2 drones pour effectuer des photographies. 8 appareils pour 3 personnes. Tous les trois ont participé à l’installation des caméras et chacun a travaillé au déclenchement. Tout le monde avait donc le droit de signer toutes les images car il y a un peu de chacun dans chacune des images (fixes ou qui bougent).
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L'ANALYSE DE LAURENT GILLIÉRON
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«Ce phare vole-t-il?»
Dans le flux continu d’images d’actualité, il y en a certaines sur lesquelles le regard s’arrête. Pas parce que l’événement est important mais car l’image est incongrue.
Plusieurs points font la force de ce cliché. Premièrement le photographe a coupé l’hélicoptère transportant ce phare laissant un doute sur la possibilité qu’il vole, puis le rouge et blanc de cet objet, et finalement le paysage de montagne donne une profondeur à l’image. Les rayons du soleil y ajoutent encore une ambiance mystérieuse.
Le métier de photographe est aussi fait d’images comme celle-ci. Trouver des clichés étonnants, non pas par leur force informative mais où le visuel l’emporte.
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